https://www.youtube.com/watch?v=gx4b9VGvCjg
Schubert évidemment parce que Le Pâtre sur le rocher mais finalement Adam Laloum dans un Impromptu parce que je l'aime beaucoup. Je l'ai vu et entendu à Lacanau, l'an dernier : magnifique !
Je continue à feuilleter le livre d'arbres et de peintures - merci M. B. ! - et après le saule (cf billet 472 du 21/11), j'ai envie de parler de " l'arbre des peurs enfouies ", ainsi que le nomme l'auteur (non, pas d'E même si c'est une dame, faut pas pousser !) Hélène Mugnier*.
De saison, mon arbre : le SAPIN ! Vous remarquerez que je vous ai fait grâce, en vignette musicale - du O tannenbaum... Le Christmas tree est à l'origine complètement païen : les celtes l'honoraient le jour du solstice d'hiver - 24 décembre - en des ripailles très épicuriennes !
C'est un arbre de montagne ; rien à voir avec notre pin maritime. Le sapin résiste aux assauts du froid. Mais les montagnes sont longtemps vécues comme des lieux peu accueillants voire hostiles. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on les peint peu.
Dürer est une exception avec son contemporain Albrecht Altdorfer (ci-contre). Il faudra attendre les débuts de l'alpinisme (1808 - Première ascension féminine du Mont-Blanc par une habitante de Chamonix : Marie Paradis) pour que les artistes emboîtent le pas aux scientifiques. On trouve même en 1923, une... (voir ci-dessous)
Et les romantiques, fascinés par la métaphore mélancolique de l'arbre qui s'adapte à l'univers hostile, vont faire entrer le sapin en peinture.
Voici donc Caspar David Friedrich et son Chasseur dans la forêt (1813-1814), son homme qui se dirige vers la forêt que l'on devine serrée et sombre. Ils sont beaux, ces sapins légèrement saupoudrés ; ils sont grands par rapport à l'homme qui va pénétrer dans la forêt, sous l'œil de l'oiseau, au tout premier plan. Reviendra-t-il, cet homme ?
* Quand la nature inspire les peintres - Hélène Mugnier - Éd. Plume de carotte, 2012
P.S. : Je n'ai pas la place ici : je vous encourage vivement à aller regarder Félix Vallotton et La Dent du Bourgoz (1905). C'est trop beau ! Sans parler de L'avalanche dans les Grisons de Turner