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Le blog de tempesdutemps.over-blog.fr

Idées, images, musiques à partager pour un tissage de qualité avec ceux qui pensent, qui vivent poétique "Ceci est la couleur de mes rêves" J. MIRO

Les humeurs cardinales

Publié le 19 Juin 2010 par tempesdutemps.over-blog.com

Moi, l'humeur que je préfère, c'est la mélancolie parce que les trois autres... elles ont des noms très beurk ! Enfin, quand je dis que je préfère, c'est façon de parler... Ça m'est familier.

 La mélancolie, c'est une fleur très violette, presque noire. C'est encore une douceur affreuse qui s'empare du regard intérieur et qui rendmelancolie_hopper_thumbnail.jpg tout très fatigant et fatigué. Saint-Jean-Baptiste-de-G.-de-Saint-Jean.jpgIl y a longtemps, c'était un péché car elle détournait de l'adoration de Dieu : normal, on ne pense à rien quand on est mélancolique et qu' on traîne son profond ennui de vivre. Regardez ce pauvre Saint Jean, c'est sûr qu'il n'est pas du tout joyeux, voire carrément découragé ! Même ses pieds angoissent ! St Jean Baptiste / G. Saint Jean  

Plus tard, c'est devenu tendance parce que les artistes l'étaient presque tous (mélancoliques) ; l'ego avait enfin droit de cité : c'était bon pour leur créativité et leur art. Le JE pouvait advenir. Et puis et puis, la médecine est arrivée et a dit : " C'est une maladie ! ". Rideau et Prozac.

Mais la mélancolie, c'est l'inconcevable et l'inconsolable connaissance de notre finitude ; le taedium vitae, c'est aussi l'irrémédiable lucidité qui pousse certains à jeter l'éponge.

L'anémone et l'ancolie / ont poussé dans le jardin / où dort la mélancolie / entre l'amour et le dédain - Guillaume Apollinaire Alcools

La mélancolique ancolieancolie.jpg

P.S. : J'ai oublié de vous dire que les mélancoliques se tiennent tous le visage dans la main. C'est comme ça... Même l'ouvreuse de E. Hopper (voir en haut à droite), elle n'est peut-être pas mélancolique mais elle s'embête ferme. Enfin, le titre du tableau c'est Mélancolie. 

Muziq ? CH CH... Chopin ? CH CH... Schumann ? CH CH...  Schubert ?  gagné ! Et par le plus grand, s'il vous plaît.

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V
<br /> <br /> Chorus pour Horus : cet Horus, queil oeil et surtout quelle oreille!!! Il voit dans le noir des salles de concert, il entend les silences et sait les interpréter. Une ovation pour Horus!<br /> <br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Je transmets par le biais du blog votre très enthousiaste Viva pour Horus ! Et bien naturellement et avec force, je joins mon Viva au vôtre, Véronique.<br /> <br /> <br /> Et Vive Schubert aussi<br /> <br /> <br /> <br />
H
<br /> <br /> Schubert/Richter, le couple infernal ! (Ode à la mélancolie)<br /> <br /> <br /> Le Viennois Brendel (comme Schubert) a lui la mélancolie réservée, toujours élégante, pudique, parfois même brillante dans l'exclamation.<br /> <br /> <br /> Avec le Russe (et mélancolique) Richter, nous sommes sur une autre planète. Ici, point de souci d'élégance, de séduction : noir c'est noir ! Sa mélancolie est hirsute, débraillée et même un peu<br /> claudiquante. Ecoutez bien, tout se joue dans les silences entre les notes, aucun pareil au précédent qui pourrait permettre de s'accrocher à une trame. Ecoutez bien ces silences qui prennent<br /> tout l'espace et bloquent la respiration de l'auditoire. Imaginez, deux cents, trois cents, cinq cents personnes dans la salle et pas un bruit, pas un souffle, du rien, comme si elle était vide<br /> alors que tous les sièges sont occupés ! Et Richter est seul, désespérément seul. A la fin de l'apnée du public, le tonnerre d'applaudissements libératoire ne l'atteint même pas. D'ailleurs il<br /> n'est plus là.<br /> <br /> <br /> Quant à décider lequel des deux est le plus proche de Schubert (ou même de l'idée que j'en ai), je ne m'y risquerai pas. Choisir, c'est perdre. Je garde les deux.<br /> <br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Ah mes amis : unanimité totale sur Schubert/Richter, ovation debout assis terrassé !!<br /> <br /> <br /> Horus, votre analyse des interprétations est très fine et j'adhère totalement. Moi aussi, je garde les deux... Mais pour la mélancolie, j'ose avancer que Richter est un zest, un cheveu plus près<br /> de Schubert, enfin de l'idée que je me fais de son univers, de cet étonnant mélange d'humanité, proximité et d'éloignement, de "déjà-plus-là", comme vous le dites de Richter.<br /> <br /> <br /> Et la mélancolie dans tout ça ? Ré-écoutons Schubert-Richter ! <br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> Que c'est beau cette musique ! (je peux la mettre sur mon blog à moi, oui ?)<br /> <br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Mais oui mais oui ! Schubert est à tout le monde et plus on l'écoute, meilleurs on est ! Je conseille vivement aussi la sonate n°20, D 959, 2ème mouvement (mais tout est beau, bien sûr) : c'est<br /> celle que je voulais mettre mais je ne l'ai pas trouvée sur Deezer.<br /> <br /> <br /> Cette musique est mon pays depuis si longtemps...<br /> <br /> <br /> <br />